Accueillir les bébés dans ce nouveau monde

Accueillir les bébés dans ce nouveau monde

Dans ce monde aux temps fortement troublés ; accueillir un nouvel être dans son foyer devient héroïque !

L’éclairage des textes sacrés

Dans la philosophie hindoue, l’histoire de l’Humanité est cyclique. Le temps est composé d’ères (14 manvataras) qui sont subdivisées en grands cycles (5 Maha Yugas) eux-mêmes subdivisés par des cycles. Certaines périodes évoluées laissent place à des cycles difficiles et sombres. Un Maha Yuga est composé de quatre cycles (les Yugas soit 64.800 années) :

  • Krita Yuga, l’âge d’or : élévation de la conscience. Tout est harmonieux et divin
  • Treta Yuga, l’âge d’argent : prédominance des sages et intellectuels
  • Dwarapa Yuga, âge de bronze où prédominent les guerriers
  • Kâli Yuga ou âge de fer, c’est l’involution de la conscience, la destruction, les démons

Vous l’aurez deviné : nous sommes actuellement dans le Kâli Yuga, une ère de profonde obscurité où la spiritualité occupe peu de place dans cette société de consommation.

Le positif dans cette situation c’est que ce yuga contient déjà en lui les germes du prochain yuga ! Et nous qui nous intéressons à accueillir la naissance en conscience, nous faisons partie de ces germes !

Le prochain cycle de l’Humanité

Les accompagnants en périnatalité, les parents et les ésotéristes l’ont remarqué : les enfants qui naissent sont différents depuis les années 80 où les enfants dit « indigos » sont apparus : ces êtres qui sont nés pour faire évoluer la société. Ces derniers se sont heurtés à la lenteur de l’évolution des Humains qui n’ont pas su comment accompagner ces enfants spéciaux. D’où des troubles du comportement en milieu scolaire et familial, d’où un rejet du cadre imposé qui n’était pas en adéquation avec les valeurs humanistes que les âmes de ces êtres portaient en eux.

Aujourd’hui, on parle « d’enfants Cristal » qui arrivent sur Terre pour impulser un nouveau paradigme, une nouvelle société.

En tant que parents, grands-parents, accompagnants, nous avons la responsabilité d’accueillir ces êtres avec conscience et amour. Pour cela, un travail sur soi pour mieux se connaître et s’apprécier sera fondamental : connaître ses potentiels, ses zones de blessures, se nettoyer énergétiquement. S’aimer et aimer l’autre. Observer ses pensées, transformer ses pensées négatives surtout. Car l’obscurité et la magie noire commencent par nos pensées négatives qui créent une trame dans laquelle s’englue l’humanité.

Amenons donc de la Lumière par sa visualisation dans nos cellules et notre corps. Plaçons une main sur notre cœur pour en faire émerger un rayonnement d’Amour qui inondera nos cellules, nos pensées et notre aura.

Préparation pour des temps nouveaux

Accueillir un nouvel être c’est établir un contrat d’âmes ensemble où parents et futur enfant se font la promesse de déployer leur potentiel individuel pour s’entraider mutuellement à s’accomplir. Une nouvelle société est en route. Cette pandémie nous y pousse car elle nous oblige à revenir à l’essentiel, l’authentique, ce qui importe le plus. Alors remplissons nos pensées de belles lectures (la Bhagavad Gita ou les écrits d’Aïvanov sur la naissance par exemple). Rêvons de cette société que nous sommes en train de créer. Visualisons cette nouvelle humanité car nous avons un pouvoir créateur qui se mêle au plan divin pour matérialiser une Terre respectée, des humains avec un mode de vie respectueux de leur rythme et de celui des saisons, l’éclosion des valeurs du féminin et l’harmonie et la paix entre femmes et hommes.

Mettons du sacré dans nos vies. En langue des Oiseaux, le sacré est équivalent à « ça crée » !

Nirmala Gustave, Accompagnante Holistique et Auteure de « BéBé Lumière » éd. Le Souffle d’Or et. www.nirmalagustave.com

Rituels de Shakti

Rituels de Shakti

Namasté ! Je vous partage ici un article écrit pour la revue Femininbio de septembre 2016 dans lequel vous trouverez un rituel de Shakti pour vous chouchouter et augmenter votre connexion profonde avec la femme que vous êtes et être en sororité avec la communauté des femmes. Bonne lecture !

Nirmala

 

 

 

Festival du Féminin en Inde; Auroville 2017

Festival du Féminin en Inde; Auroville 2017

Une centaine de femmes venues du monde entier ont répondu à l’appel ! 

En 2017, j’ai co-organisé avec Loli Laurence Viallard, le 1er Festival du Féminin en Inde, à Auroville puis le voyage initiatique préparé également avec elle, le Pélerinage des Shaktis 2017. 3 semaines avant le Festival, Loli est décédée. Ce fut un choc immense car il m’a fallu organiser en même temps ses funérailles à Auroville. Malgré la douleur, j’ai poursuivi le Festival et le Pélerinage sans elle.

Ce fut un grand succès, un rendez-vous d’âmes. Beauté et Lumière furent au rendez-vous ! Gratitude à Kalsang, en charge du Pavillon de la culture tibétaine à Auroville et toute son équipe : ensemble, un magnifique travail d’accueil et d’humanisme. Gratitude aux fondatrice du festival, aux intervenantes et aux participantes venues des quatre coins du monde. Gratitude aux gardiens du féminin et en particulier : Rohit René Miras mon mari, Christian Amoros, Shiva.

Des images de ce magnifique événement :
 
 
 
 
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Valaïkappu Rituel de l’Inde pour la maternité

Valaïkappu Rituel de l’Inde pour la maternité

En Inde, la tradition veut qu’au 7ème mois de grossesse, la femme soit honorée par la Fête des Bracelets « Valaïkappou » qui signifie “protection par les bracelets”.
Au 7ème mois, le bébé est jugé viable. La mère revêt ce jour-là son sari de mariage. Le père peut aussi être assis au côté de sa femme. Les parents et amis apportent des plateaux de cadeaux, bijoux, pâtisseries. Les femmes glissent des bracelets aux poignets de la femme enceinte. Un rituel est orchestré par les femmes qui mettent des bracelets à la future maman et l’honore par le Nallangu (oindre les mains par les 5 épices et les 5 éléments) ainsi que le père s’il est là. Le bruit des bracelets attire le bébé vers l’extérieur jusqu’à lui donner envie de venir au monde. De plus, le cliquetis des bracelets est pareil au son de la cloche, du gong, de la conque : il met en relation le monde terrestre et le monde divin.

 D’autres traditions, notamment chez les Amérindiens Navajo, marquent ce 7ème mois de grossesse par la célébration “Blessingway”.

 

Je vous partage ci-dessous un extrait de mon livre et cd audio “BéBé Lumière” pour ce 7ème mois de grossesse : 

Relaxation 8 : 7ème mois de grossesse : Célébration

« Je suis confortablement installée. Je me prépare à entrer dans la détente.

Je porte attention à tous les points d’appui de mon corps, de la tête aux pieds. Je prends le temps de le faire, paisiblement. Puis je porte mon attention à ma respiration ; je me centre sur le rythme de ma respiration. Mes mains sont posées sur mon ventre. Mes doigts sont regroupés pour concentrer l’énergie. Je prends une profonde inspiration qui gonfle mon ventre et j’expire lentement par le nez, paisiblement. Mon corps entre dans une détente progressive. Je prends une deuxième respiration. J’inspire et je gonfle mon ventre doucement ; j’expire aussi lentement que je le peux. A chaque inspiration, je me détends de plus en plus et j’absorbe une énergie régénérante, revitalisante, positive ; à chaque expiration, je laisse s’évanouir mes soucis, mes tensions. Je prends une troisième respiration profonde et j’expire lentement. Mon corps est à présent bien installé. Je suis bien… rassurée… tranquille. Oui, là, je me détends de plus en plus.

Je suis dans un espace calme et protégé. Je suis bien, dans cet espace familier, chaleureux, un espace dédié à ma détente. Je me centre en moi-même.

Puis mes mains se posent à l’aine, sur le haut de mes cuisses, le centre d’énergie vitale de la stabilité. La chaleur se distille lentement dans mon corps, dans mes jambes. Mon ventre de femme enceinte est déjà bien rond et l’enfant bien présent. En esprit, je me retrouve au cœur d’une nature luxuriante ensoleillée. La Nature tout autour de moi m’offre une vue riche et foisonnante. Les arbres sont touffus. Arbres millénaires, cocotiers, palmiers, frangipaniers, bananiers, flamboyants, bougainvillées se mêlent et forment une palette colorée au creux de cette verdure. Mes yeux pétillent de bonheur. Tout mon corps accompagne joyeusement cette promenade. Je respire l’air vivifiant de cette nature épanouie qui irradie de vie. Je me ressource de cette énergie vitale. Je marche tranquillement sur un sol sablonneux ocre-rouge. Les perroquets pépient gaiement autour de moi et sèment une gaîté. Je me sens bien, chaleureusement entourée et je vais au gré de mes pas. La nature forme un écrin de fraîcheur vivifiant. La vue de cette terre magnifique m’apporte une joie expansive. J’ai bonheur à vivre sur cette terre. Je répète la phrase suivante : Je suis stable. Je suis stable. Je suis stable.

Je place à présent une main sur le pubis et l’autre au-dessus, sous le nombril, le centre d’énergie vitale de la joie. La chaleur continue à se diffuser. Bébé Lumière profite pleinement de ce moment de relaxation, de visualisation créatrice. Je partage avec plaisir ce moment avec cet être niché dans mon ventre. En pensée, je poursuis mon chemin et voilà que j’aperçois un temple en cristal tout en colonnade. Je m’arrête et contemple cette splendeur cristalline avec émerveillement. Le temple scintille sous le soleil, déploie des énergies de paix et d’amour. Je m’avance tranquillement vers cette féerie. Des familles de toutes les cultures du monde sont là, en tenue de fêtes éclatantes pour célébrer ma grossesse. Je suis invitée à m’asseoir au centre dans un fauteuil rouge et or. C’est une cérémonie qui honore la mère, qui honore le père. Les couples sont des mères, des pères dont les enfants jouent librement autour du temple. Je me sens bien sous leurs regards bienveillants. Je suis en communion avec mon bébé. Je prends conscience de ce moment de plénitude ; j’y associe toutes les personnes qui sont chères à mon cœur. Je répète la phrase suivante : J’honore la mère, j’honore le père. J’honore la mère, j’honore le père. J’honore la mère, j’honore le père.

Je place une main sur mon nombril et l’autre au-dessus, sur mon estomac, le centre d’énergie vitale des émotions. BéBé Lumière est niché tendrement dans mon ventre. Le centre de gravité de mon corps s’est modifié et j’accompagne cette transformation en prenant soin de mon dos et de mes jambes. Dans le temple de cristal, les couples de parents s’avancent en file indienne, les bras chargés de plateaux qu’ils posent à mes pieds sur un tapis précieux. Les plateaux sont remplis de fruits, vêtements et cadeaux pour moi, le bébé et le père de mon enfant. Nous sommes choyés. Je me sens aimée, protégée, dans un cadre rassurant. Une assise solide est là qui soutient ma grossesse.Mon ventre est gorgé de chaleureuses vibrations qui se diffusent paisiblement. Je répète la phrase suivante : Je célèbre le bonheur de porter mon enfant. Je célèbre le bonheur de porter mon enfant. Je célèbre le bonheur de porter mon enfant.

Je pose à présent une main au milieu de ma poitrine et l’autre main entre la gorge et la poitrine, le centre d’énergie vitale du sentiment d’amour, le chakra du coeur. Ma poitrine, mes poumons, ma cage thoracique s’emplissent d’énergie positive, régénérante qui aliment toutes mes cellules. Ma respiration est libre, fluide. Je prends conscience du souffle qui descend de mon nez, passe par mes poumons jusqu’au ventre. Toutes mes cellules s’oxygènent. A l’intérieur du temple, les couples de parents offrent à présent des roses rose, épanouies, gorgées de vie qui embaument. Je prends une rose, respire son parfum délicat. Je suis nimbée d’amour. Je suis en osmose avec l’enfant qui est au cœur de mon ventre. Je répète la phrase suivante : Je fête l’enfant qui est là. Je fête l’enfant qui est là. Je fête l’enfant qui est là.

En ce troisième trimestre de la grossesse, en ce 7ème mois,  l’utérus atteint presque le thorax, le ventre s’arrondit de plus en plus qui a besoin d’être hydraté. Le placenta et le liquide amniotique s’aménagent et font de la place à bébé qui grandit. La peau du bébé devient plus lisse grâce à la graisse sous l’épiderme. Cette graisse lui permettra de maintenir la bonne température après la naissance. Son corps est de plus en plus potelé. Ses paupières s’entrouvrent ; la rétine de ses yeux est en formation et ses cils sont en place. Il est sensible aux formes et à la lumière près du ventre. Les oreilles se débouchent et il entend mieux les sons extérieurs. Son cerveau continue son développement, il est déjà prêt pour assurer le fonctionnement des systèmes vitaux hors de l’utérus : il peut gérer le rythme respiratoire, coordonner les contractions du tube digestif et réguler la température corporelle. Les poumons sont prêts même s’ils ne sont pas encore fonctionnels ; ils poursuivent leur développement, comme les organes sexuels. Le système digestif et les reins sont fonctionnels et achevés. Les ongles commencent à se former. Il pèse un kilo et demi et mesure 42 cm.

 Mes mains se posent à présent autour de ma gorge tandis que mes bras reposent sur ma poitrine, le centre d’énergie vitale de la communication, le chakra laryngé. Je visualise mes cellules comme des bulles pulpeuses, rayonnantes d’énergie positive et de joie de vivre. Je les vois qui circulent dans un ballet agencé à travers tout mon corps. En pensée, je décide de partir en promenade avec les autres couples et de descendre vers la plage. Tandis que je marche, je me sens accompagnée par la nature. Je me sens précieuse, tel un écrin qui recèle ce trésor qu’est le bébé. Je suis dans une douceur, un partage. Les parents communiquent leurs expériences avec leurs enfants. Je les écoute attentivement. Tout mon être se nourrit de ce moment d’échange. Une reconnaissance mutuelle est là entre nous. Je répète la phrase suivante : J’ai le bonheur d’être parent. J’ai le bonheur d’être parent. J’ai le bonheur d’être parent.

Je pose une main sur mon front et l’autre à l’arrière de la tête, au-dessus de la nuque, le centre d’énergie vitale du ressenti, le chakra frontal. Ma tête, mon crâne, mes glandes endocrines qui envoient de l’information au corps, s’emplissent d’énergie lumineuse, chaleureuse. En pensée, je suis arrivé à la plage. Je m’allonge sur le sable tiède et doux. Je savoure ce doux sentiment de plénitude. J’entends le ressac de la mer. Je le ressens jusqu’au cœur de mon être. Mon corps est pareil au temple de cristal. Il abrite un être précieux que je chéris de tout mon cœur. Je répète la phrase suivante : Je suis unie à mon enfant. Je suis unie à mon enfant. Je suis unie à mon enfant.

« Je ramène mes mains sur mon ventre : il est temps de rentrer à présent, de quitter cette espace de relaxation, de retrouver mon univers familier. Je ramène avec moi le bien être, la paix, la douceur, la joie.

Tranquillement, je porte mon attention à ma respiration, à mon inspiration et à mon expiration. Je prends conscience de mon souffle, de son rythme paisible. Je ramène mon attention à mon corps, à mes pieds, mes mollets, mes genoux, mes cuisses, puis à mes pieds. Je remue les orteils, les jambes. Je reviens doucement dans l’instant présent. Je bouge la taille, le dos. Je remue les doigts, les mains. Doucement, je bouge la tête ; je reviens dans l’instant présent. Je respire calmement. J’étire les bras. Je baille. Je m’étire. Je reviens dans mon quotidien. Je remue la tête. J’étire tout mon corps, en des gestes lents ou vifs, à mon goût. Je baille encore. Je ramène avec moi tous les bienfaits de cette relaxation. J’ouvre les yeux, je ramène pleinement mon attention à l’instant présent. Je porte un regard positif tout autour de moi. Je suis dans mon quotidien avec la paix, la douceur, la joie. Je suis dans un bien être, dans un calme. Je suis pleinement dans l’instant présent. Je suis pleinement dans l’ici et maintenant. »

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Manjal Nîr, Rituel de l’Inde pour les premières menstruations

Manjal Nîr, Rituel de l’Inde pour les premières menstruations

Manjal Nîr, rituel de célébration de la Femme

Le rituel a pour fonction symbolique de créer un espace sacré entre Terre et Ciel, humain et divin. Il rompt avec quelque chose d’ancien (un état, une situation, un moment, une personne) pour entrer dans un espace choisi afin d’ouvrir à quelque chose de nouveau. Que le rituel soit religieux, de passage, festif, de rupture, il marque un point précis afin que ce dernier soit transcendé. Changement du corps (entrée dans la puberté, maternité, ménopause…), célébrations et épreuves de la vie (diplômes, fêtes religieuses, deuils, cœurs brisés) : le rituel offre son pouvoir libérateur quelles que soient les circonstances.

Structurant, le rituel permet à l’être humain de se construire, de mettre du sens, de canaliser. Toute conscientisation ou volonté de dépassement peut devenir l’objet de rituels.

Ainsi en Inde, la vie des femmes est socialement rythmée par des rites depuis le percement des oreilles, les premières règles, la maternité, le veuvage. Le Manjal Nîr est un rite de passage lors de l’apparition des premières règles de la jeune fille. Je vous le conte ici :

Manjal Nîr ou Fête de Jeune fille

Manjal Nîr signifie littéralement « Eau curcuma » (du Tamoul, manjal = curcuma, jaune ; du Sanscrit, nîr = eau). Familièrement appelé « Manja Thâni » (eau jaune) ou encore Fête de Jeune Fille.
Ce rite célèbre le passage de la puberté, de l’état de petite fille à celui de jeune fille pubère. Lors de cette occasion, la jeune fille revêt son premier sari qui est un vêtement de Femme. Il marque la rupture avec l’enfance et l’entrée dans l’adolescence. En effet, la fille quitte l’enfance et ses vêtements de petite fille (jupe et corsage) pour entrer dans le monde des Femmes avec cette longue étoffe de six mètres qu’elle apprendra à draper autour de son corps avec des plissés élégants et fluides : le sari. La fillette, au corps libre et insouciant, légère et virevoltante dans ses allées et venues, laisse place à la jeune fille, avec une pudeur nouvelle, un pas mesuré, des prémices de sagesse et un respect pour les organes féminins qui se développent.

Le Manjal Nîr consacre la femme comme une déesse. Il rend hommage à l’essence de la féminité. Dans les temps anciens en Inde où les femmes étaient confinées dans le gynécée, cette fête indiquait à la société que la jeune fille était bientôt en âge de se marier. On peut la comparer au premier bal autrefois en Europe qui était l’occasion de présenter la jeune fille à marier à la bonne société.

Aujourd’hui, le Manjal Nîr est perpétué comme une coutume traditionnelle. Il est aussi transmis par les femmes comme un hommage au Féminin sacré. Avant la cérémonie, un moment entre femmes est instauré : plusieurs femmes préparent la jeune fille en la baignant avec le curcuma. Cette racine aux vertus ayurvédiques est au cœur de cette célébration. Ses propriétés anti-infectieuses, assainissantes et purifiantes sont précieuses dans les plats culinaires et aussi en cosmétique. La racine de curcuma est frotté contre une pierre jusqu’à en obtenir une pâte onctueuse, ensuite étalée sur la peau de la jeune fille. Ainsi, frictionnée, massée et lavée, les contours de son enveloppe corporelle sont marqués tel un enracinement à la terre. La toute jeune fille est amenée à poser sa conscience à son corps, à l’honorer dans ses différentes phases de transformation. Une nourriture à visée fortifiante (lait sucré, laitages, fruits et légumes frais, soja…) lui est offerte afin de soutenir les organes en transformation. Cette nourriture plus adaptée aux besoins du corps lui sera donnée pendant quelques années.

Puis, habillée de son tout premier sari choisi avec amour par les femmes de la famille, parée de bijoux et fleurs, la jeune fille entre dans l’espace du rituel. Elle salue l’assemblée en joignant les mains au niveau du cœur (Namaskar (en Sanskrit) ou Namasté (en Hindi)), signifiant que le divin en elle salue le divin en chacun des présents.

L’espace sacré a été préparé grâce à une somptueuse parade illuminée, installé par les hommes, sous laquelle la jeune fille est assise telle une déesse prête à être honorée. L’homme a naturellement sa place dans cette célébration du féminin. L’assemblée est composée pour la plupart de couples de la famille ou d’amis, de femmes.

Le rituel en lui-même est ordonné uniquement par les femmes. C’est elles qui honorent la jeune fille en procédant à la cérémonie rituelle tandis que les hommes encadrent avec bienveillance et joie le bon déroulement de la fête. L’une après l’autre, les femmes défilent fièrement devant la jeune fille avec un plateau de cadeaux (saris, bijoux, sucreries, fleurs…) déposé à ses pieds.Puis à l’aide d’un encensoir à cinq pétales, elles apposent les cinq onguents symboliques sur le dos des mains de la jeune fille, reposant sur ses genoux :

  • La poudre de riz rouge (coungâm) sert à tracer le point rouge sur le front. Ce point symbolise le pouvoir de l’esprit. L’esprit gouverne le corps. C’est le troisième œil de la conscience. Le rouge est la couleur de la vie et de la joie, du sang, des menstrues.
  • L’huile de sésame assouplit la peau. Elle est utilisée pour masser le corps.
  • le curcuma pour ses propriétés purifiantes et protectrices.
  • le mélange d’épices « Nallengue toûl » composé de curcuma, farine de pois chiche et vétiver afin de polir le corps.
  • le santal, synonyme de joie, de bénédiction et de bienfait représente le masculin, comme le Yang pour le Yin.

La cérémonie est finie quand la dernière femme procède au rituel. Puis un repas de fête rassemble les invités et la jeune fille.

A travers la jeune fille -qui entre dans une grande période de transformation qui va faire d’elle une femme-, la déesse, l’énergie féminine, la puissance créatrice de la Shakti –la force- sont ainsi honorées.

Manjal Nîr recèle les bases créatrices d’un rituel qui s’adapte à tous les vécus intimes de femmes : cercles de femmes, joie d’un amour partagé, ménopause émancipée, réussite d’un défi, etc… Il est un rite féminin qui peut se décliner en multiples occasions, odes à la Femme !

Article de Nirmala Gustave, paru dans le magazine Génération Tao, n°63, décembre 2011, dossier : Rites, passages & transformations